Pascal : Frédéric, peux-tu nous parler de ta passion ?

Frédéric : Je suis passionné de photographie de nature et notamment animalière. J’habite sur Saint Sauveur-de-Montagut, j’affûte et me promène un peu partout dans les environs pour repérer et photographier oiseaux, renards, chevreuils et autres…

Pascal : Quel type de matériel utilises-tu ?

Frédéric : Je travaille avec un reflex numérique et un téléobjectif qui me permettent de ne pas m’approcher trop près des animaux afin d’éviter de les déranger. C’est très important surtout en période de reproduction. Je suis en tenue de camouflage et j’utilise divers filets, tentes ou bâches.

Pascal : Peux-tu nous donner des détails sur ta façon de faire ?

Frédéric : Il m’arrive d’utiliser la technique de la billebaude (partir à la rencontre des animaux appareil en main) mais les résultats sont médiocres. Généralement, les animaux me repèrent les premiers et c’est pourquoi je pratique la plupart du temps l’affût. La plus grande partie du travail étant le repérage des endroits de passage ou de gîte des animaux puis la préparation d’un affût qui me permettra de les photographier sans être vu, entendu ou flairé. Je suis d’autre part à l’écoute des utilisateurs de la nature qui ont pu régulièrement observer un animal à tel ou tel endroit. A ce sujet, je tiens à remercier plusieurs membres de l’ACCA (Association Communale de Chasse Agréée) de Saint Maurice-en-Chalencon ainsi que l’ACCA elle-même qui me permettent d’utiliser les miradors qu’ils ont installés.

Pascal : En quoi cela-t-il utile ?

Frédéric : Je n’ai pas eu à faire le travail de repérage, les miradors sont placés sur les lieux de passage régulier de gibier, je n’ai pas non plus à installer d’affût, juste à mettre un filet de camouflage, c’est donc un gros gain de temps.

Pascal : En tant qu’amoureux de la nature, cela ne te gêne pas de collaborer avec des chasseurs ?

Frédéric : Il faut arrêter avec les stéréotypes et les idées préconçues, des cons il y en a chez les chasseurs comme partout. Je n’ai rien contre la chasse quend elle est faite avec respect et intelligence. Je ne suis pas végétarien et j’aime le gibier, en photo tout le temps et dans mon assiette de temps en temps. Et puis stop à l’hypocrisie, je préfère voir un animal vivre en liberté et mourir de la balle d’un chasseur que les milliers d’animaux qui vivent dans des conditions de torture toute l’année dans les élevages intensifs pour finir dans les rayons de supermarché où nombre d’entre nous se précipitent sans remord pour les acheter…

Propos recueillis par Pascal Delbrayelle.