La compétence « eau et assainissement » sera obligatoirement prise par la CAPCA en 2020, ce qui nous pose question au sujet de l’exploitation de notre source communale et nous oblige à mener une réflexion en amont afin de trouver des solutions quand à sa gestion dans un avenir proche.

Deux possibilités se présentent :

  • Soit nous laissons faire les choses et l’ensemble du réseau sera transféré à la CAPCA sans aucun dédommagement et sans la garantie de pouvoir réaliser nos derniers projets d’alimentation en eau des hameaux de la commune encore non desservis par le réseau. Par cette prise de compétence obligatoire et la loi d’urbanisation qui privilégie les villes et les zones d’activité, la CAPCA devra prioriser les projets sur les zones urbaines et industrielles, repoussant pour une durée indéterminée ceux concernant les petites communes. La source sera abandonnée sans contrepartie pour être remplacée par une extension du réseau de Véolia, seul distributeur sur la commune, qui en alimente déjà les deux tiers.
  • Soit nous poursuivons notre partenariat avec le SIVOM présent sur la commune depuis 40 ans. Depuis le 1er janvier 2018 existe désormais le syndicat d’eau potable Crussol Pays de Vernoux, issu de la fusion du SIVOM de Vernoux (dont nous étions adhérent) et du SIVM de Saint Peray. Nous savons que les communes adhérentes à ce syndicat peuvent compter sur son savoir-faire et son professionnalisme car il est uniquement dédié à l’alimentation en eau potable et aux intérêts de nos concitoyens et est riche de nombreuses années d’expérience.

Notre source demande une surveillance constante et notre conseiller municipal Alain Soullier ne ménage ni son temps, ni son dévouement pour remplir cette tâche. Jean -Pierre Dumont a également été toujours présent, semaine comme week-end, pour répondre aux nombreuses interventions dûes aux coupures d’eau, nous faisant profiter d’un tarif préférentiel très avantageux. Mais Jean-Pierre profite désormais d’une retraite bien méritée et ne pourra plus intervenir. Quand à trouver une entreprise aussi réactive sur une panne nécessitera un budget important que la municipalité ne pourra assumer sans devoir faire un recours à l’emprunt.

Autre problème majeur : les services de défense incendie qui assuraient la livraison en eau potable en cas d’arrêt de la source (pollution ou grosse intervention sur le réseau) ou de sécheresse n’assurent plus cette compétence, leurs citernes étant polluées par les produits nécessaires à la lutte contre les incendies. Nous n’avons donc plus de solution d’approvisionnement en cas de pénurie.

Certes, les deux solutions proposées nous obligent à céder notre source. Cependant, la prise en charge par le SIVOM nous parait être la meilleure solution et nous semble une opération profitable pour la commune et ses habitants. Il prendra, dès février 2020, l’ensemble des installations en l’état, ainsi que le solde de l’emprunt sur les travaux de la Roche/Moulinas, soit 23 428 €. De plus, suite à de nombreuses réunions, le SIVOM s’est engagé à concrétiser notre projet d’extension du réseau d’eau sur les hameaux de Marcellis, Trébuol, Treignac, Sapin et Bas Pauloux. Enfin, de façon plus technique, la commune n’aura plus à assurer :

  • Le relevé des compteurs et la facturation
  • L’achat du chlore et l’entretien du dispositif de chloration
  • Les frais annuels d’analyses
  • Les diverses répartitions
  • Les travaux inhérents à la mise aux normes du captage et de son périmètre
  • La responsabilité de l’actuelle conduite aérienne de 400m, posée en urgence dans le ruisseau

Par ailleurs, il est important de savoir que le bilan financier de la source est déficitaire. En effet, les recettes annuelles de la vente de l’eau ne suffisent pas à couvrir les frais de fonctionnement, d’entretien et de réparations (voir l’encadré « bilans eau 2016 et 2017 »).

Enfin, le rétablissement d’un tarif de vente unique sur l’ensemble de la commune mettra un terme à ce fonctionnement illégal de la tarification de l’eau.

Bien sûr, je serai comme de nombreux habitants, très touché par l’abandon de la Source de l’Enfer. C’est pourquoi, si l’Agence de l’Eau ne nous oblige pas à la restituer au ruisseau, nous pourrions proposer de la récupérer à des fins agricoles, de défense d’incendies, de remplissage de piscines, …